Partage d'expériences
Blaise Oscar ILBOUDO,
Directeur de la promotion des compétences professionnelles au FAFPA au Burkina Faso
" Au Burkina, à l’instar des autres pays de la sous-région, nous traversons une crise sécuritaire avec des déplacements massifs des populations Et de ce point de vue, nous avons pensé qu’il était important d’avoir un regard particulier sur les personnes vulnérables.
nous avons mis en place un programme spécifique destiné à ce type de public et qui donne aujourd’hui des résultats concrets. Parce que les déplacements massifs ont créé une certaine instabilité et donc les outils habituels du Fonds (plans de formation des entreprises, projets collectifs de formation et apprentissage) ne pouvaient pas prendre en charge ce type de public.
Ce sont des formations modulaires qualifiantes, parce que l’apprentissage classique n’est plus à la mode dans des pays comme les nôtres. Les jeunes n’ont plus le temps pour apprendre deux ou trois ans. Donc nous avons opté pour des formations de courte durée modulaire qualifiante. Et cette approche donne des résultats extraordinaires parce qu’il y a plus de pratique que de théorie. Et le jeune est immédiatement employable.
Blaise Oscar ILBOUDO,
Directeur de la promotion des compétences professionnelles au FAFPA au Burkina Faso
Notre démarche
Le projet fonctionne sous l’approche formation individuelle. Nous faisons un avis à sélection comme si on accordait des bourses à ces jeunes. Donc le jeune a la latitude d’aller s’inscrire dans le centre de formation qui lui plait et dans la filière qu’il souhaite effectivement se voir former. L’esprit, c’est de donner plus de possibilités aux jeunes de décider par lui-même de son propre avenir. Et ça c’est vraiment une originalité parce qu’habituellement, à travers l’apprentissage, vous avez les promoteurs qui viennent et qui décident de former des jeunes dans un domaine donné. Or ici, le jeune a la possibilité de faire le choix de sa filière et il est libre de dire je vais me former dans tel centre et nous lui accordons une sorte de bon de formation comme des bourses.
Plus de 1000 jeunes bénéficiaires
Et aujourd’hui, nous sommes à plus de 1000 jeunes qui ont été formés avec plus de deux milliards de FCFA. Cette expérience a donné confiance aux partenaires techniques et financiers qui viennent de nous accorder un montant encore plus important pour aller dans le sens de la prise en charge des jeunes vulnérables de façon spécifiques dans le cadre de nos financements.
L'insertion en question
Dans cette dynamique de formation des jeunes vulnérables, nous mettons beaucoup l’accent sur l’insertion et tous les jeunes qui ont été formés et évalués, sont dotés de kits d’insertion. Il y a un mécanisme de suivi au niveau du Fonds pour suivre tous ces jeunes jusqu’à ce qu’ils puissent trouver quoi faire. Donc nous formons dans l’optique de les insérer et tous les jeunes formés sortent avec des kits d’insertion. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 1500 jeunes sur un an déjà qui ont été formés dans ce dispositif dans différents métiers de l’artisanat. Vous pouvez avoir la mécanique, la menuiserie, le BTP, l’agro-sylvo-pastoral …Vous avez la formation dans le domaine des innovations. Vous savez le pays connait de plus en plus de scandale minier et donc, vous avez des métiers qui relèvent du domaine des mines notamment la conduite d’engins lourds etc.